samedi 29 mars 2014

Spotlight OFF : Dr Cossack



Script : 
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Quand on parle de Mega Man, on pense à Mega Man le héros, le Dr Wily, le vilain méchant , et pour les plus malins, au Dr Light, le créateur du célèbre robot. Mais à moins d'avoir à faire à un gros fan de la série, il est probable que votre interlocuteur ne réagisse pas au nom de Dr Cossack.
Et pourtant, en 1991 (1992 aux EU et 1993 en Europe) le Dr Cossack était l'homme à abattre pour tous les joueurs courageux introduisant leur cartouche de Mega Man 4 dans leur NES. Et oui, ce n'est qu’après 3 épisodes, que l’infâme Dr Wily laisse sa place à un autre super méchant, le Dr Cossack, décrit comme étant tout simplement jaloux du génie du Dr Light.

Est ce vraiment là tout le pitch du jeu ? A-t-on vraiment le droit qu'a une simple changement de cible à abattre. La sortie relativement récente des épisodes 9 et 10 nous prouve bien que non, vu qu'on y retrouve le Dr Wily, s'adonnant à ses projets maléfiques.

1991, date de sortie du jeu, c'est la fin de la guerre froide. A cette époque la Russie représente encore l'éternel rival des États-Unis dans ce qui était la course à l'armement, mais surtout à la technologie. Au début des années 90, les Russes font donc de parfaites figures scientifiques. Et dans ce domaine, Dr Mikhail Sergeyevich Cossack représente bien son pays. Et comme tous personnage ayant un doctorat en sciences dans le jeu vidéo, il porte une blouse. Cette homme de taille moyenne, plutôt mince semble plutôt cool. Mais ses sourcils froncés et les reflets sur ces lunettes de physicien ne nous trompe pas : il a bel et bien l'air d'un connard.

Faisons un point rapide sur le scénario. Il n'est pas impossible que cette partie soit accentuée par de violents spoilers, mais après 20 ans, on peut dire qu'il y a prescription.
Le jeu se déroule comme tous les Mega Man, vous avec un écran de sélection de boss, vous devez battre les huit dans l'ordre que vous souhaitez afin d’acquérir de nouvelles armes ainsi que de nouvelles transformations pour Rush, le chien robot crédible, pour enfin atteindre la forteresse du Dr Cossack, qui n'est pas sans rappeler le Kremlin. Apres vous êtes fait écrasé, tiré dessus, aplati, électrocuté, percé, et après avoir détruit 4 ou 5 manettes, avoir sué sang, eau et Doliprane pour atteindre les derniers niveaux de la forteresse, vous vous retrouvez face au scientifique qui vous attaque avec un grappin de fête foraine.

Et c'est une fois vaincu que le jeu vous offre son coup de théâtre.

Proto Man, le robot qui a servi de prototype à Mega Man apparaît avec une jeune fille nommé Kalinka., la fille de Cossack, celle ci a été enlevée par le Dr Wily, qui lui, a forcé Cossack a s'attaquer à Mega Man. Proto Man, qui est l'éternel rival de Mega Man délivre Kalinka, le Dr Cossack n'a plus de raison de se battre et s'excuse auprès de Mega Man, Dr Wily apparaît, énervé et jure de s'occuper de Mega Man. Bref. 
Au final, on se retrouve encore avec un méchant Dr Wily, qui veut conquérir le monde.
Mais c'est justement ce simple scénario qui fait du Dr Cossack un personnage très intéressant.

Depuis le début des Mega Man, on avait un scénario tout à fait manichéen : le Dr Light, contre le Dr Wily. Le gentil robot va botter le cul du méchant scientifique, qui va se barrer, revenir plus tard, pour qu'on lui rebotte le cul, qu'il se rebarre, et revienne tout aussi méchant, pour qu'on lui rebotte le cul...

Mega Man épisode 4 : surprise ! Mère patrie nous offre une toute autre vision du bad guy : celui qui ne se bat pas pour le mal absolu et absolument irrationnel, mais pour l'amour de sa fille. Le Dr Cossack est prêt à toutes les crasses les plus crades pour sauver Kalinka. Contrairement au Dr Wily, qui n'est animé que par le vice et l'envie inexplicable et inexpliquée de conquérir le monde. Et franchement, on pourrait reprocher ce manque de mobile à beaucoup de méchants de jeux vidéo de l'époque.
Avec Mega Man 4, Capcom donne une dimension un peu plus humaine au coté obscure de la force. Dimension qui n'était alors que trop réservé aux gentils héros de l'époque.

Voilà qui rompt un équilibre qu'on pensait alors éternel. Il y avait le Bon, la Brute, et nous nous retrouvons maintenant avec le Truand… bon peut-etre pas le Truand, mais en tout cas, un type qui est prêt à faire n'importe quoi pour une personne qu'il aime. Au final, un mec à peu prêt normal.

Et c'est cette triangulation philosophique (et là on fini avec des termes qui veulent rien dire) qui rend le 4e épisode particulièrement intéressant. Le Dr Cossack lui, vous vous en doutez, ne fera plus jamais entendre parler de lui, si ce n'est par quelques références ultra discrètes dans d'autres opus... par exemple, c'est lui qui a créé le petit oiseau robot Beat en remerciement pour Mega Man. Mais scénaristiquement, on sait pas trop ce qu'il est devenu.


En plus d'être le premier sujet de Spotlight, le Dr Cossack a clairement été une des raisons pour lesquelles j'ai créé cette émission.
A l'époque, j'avais une forte envie de créer quelque chose sur internet, une vidéo, des histoires, des critiques... quelque chose. Je crois que Spotlight ne serait jamais né si il n'y avait pas eu les vidéos d'Usul et d'Egoraptor d'un côté, et mon émulateur NES de l'autre.

La NES a été ma deuxième machine, après l'Amstrad CPC. J'ai commencé avec Mario, Mario 2, Mega Man 1 et Mega Man 4. Ces deux derniers m'ont particulièrement apporté dans mon enfance, je dessinais de nouveaux robots, j'inventais des histoires autour... je crois que la série Mega Man a été un des premiers déclencheurs de mon imagination.
Aujourd'hui, il me semble logique que le premier sujet porte sur ce personnage. A l'époque je n'avais pas fini le jeu, et je n'étais pas au courant que Cossack n'était pas le vrai méchant. Quand j'ai retouché pour une what-millième fois le jeu en émulation, je me suis dis que c'était dommage d'avoir oublié ce personnage et ses motivations.
C'est de là qu'est partie ma réflexion : des personnages oubliés injustement, doit y en avoir d'autres. J'avais mon sujet, j'avais ma motivation, j'étais parti pour le premier épisode de Spotlight.

Aujourd'hui, je suis un peu dégoûté par le texte que j'ai écrit ; mal écrit, mauvais rythme, conclusion quasi-inexistante... les quelques tentatives d'humour me semblent ridicules, j'ai vraiment du mal à me reconnaître dans ces choix que j'ai fait à l'époque.

Le montage vidéo a duré 2 semaines. J'ai vraiment cru abandonner plusieurs fois en plein milieu, et encore une fois, en revoyant l'épisode, j'ai honte.

Lien de l'épisode : https://www.youtube.com/watch?v=ih91zXeRzrw


Musique écoutée pendant la rédaction.
Diverses pistes de Pop'n Music



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