mercredi 4 décembre 2013

Creepy as Sh*t : la Twilight Zone du jeu vidéo.



 Creepy as Sh*t - séance 1 - Limbo (la peur de l'incompréhension)


Ce que vous allez voir sort de l'ordinaire.
Plans, sons, rythme, effets sonores... tout est réfléchi pour mettre en avant une ambiance angoissante et inquiétante, à l'image du sujet et du jeu présenté. Cette mise en abîme permet à Creepy as Sh*t de se démarquer totalement de ce qui peut exister sur internet sur ce thème.

Si certains se contenteront d'allumer leur webcam pour montrer à quel point "c'est rigolo d'avoir peur", Armoff et Cramulh vont loin dans la recherche pour proposer une analyse extrêmement complète. Gameplay, game-design, sound-design... tous les aspects du jeu sont examinés à la loupe, et la réalisation devient une main purulente prête à attirer le spectateur dans leur monde lugubre.

Il n'existe pour l'instant qu'un seul épisode de Creepy as Sh*t (datant du 3 septembre 2012), mais les auteurs sont à nouveau sur les rails pour nous en présenter d'autres. Encore des vidéastes à qui donner des coups de pied au cul pour voir du neuf (Aheum...), et j'espère que vous m'y aiderez.



Les 3 questions à Armoff :

Comment vous est venue l'idée de CaS et quelles ont été vos sources d'inspiration ?

L'idée est venue toute seule. On voulait, Cramulh et moi, un concept original, qu'on avait vu nul part. Comme on traite de jeux à ambiance horrifique, qui est déjà un genre à part et pas vraiment tout public, l'idée de ne pas faire comme les autres est vite rentrer dans le cahier des charges de l'émission. 
Ça fait des années que ce « genre » est notre préféré, et on voulait quelque chose qui pose une ambiance, une atmosphère. Du coup, on est passé par plein d'idées différentes, jusqu'au moment où ça nous a semblé évident. Et comme on travaille et qu'on partage des jeux ensemble depuis des années , on est arrivé à un résultat qui nous ressemble vraiment. 
Les sources d'inspirations viennent du cinéma et de la musique, plutôt que d'autres émissions, volontairement. Je pourrais citer David Lynch, principalement. Et dans le son, Stupeflip pour les voix, et le travaille de Yamaoka sur la saga Silent Hill, pour l'ambiance et le rythme. Tu sais, il y a toujours ce flottement, un peu irréel. Comme dans le cinéma de Lynch également.

Quelles sont selon toi les forces et les faiblesses de votre émission ?
 
La force de Creepy as Shit, je pense clairement que c'est son atmosphère. Et son ton. On ne voulait pas faire de Let's Play, et encore moins du Face Commentary. Et c'est principalement à ça que se résume les émissions que je connais sur les jeux d'horreurs. C'est devenu un véritable phénomène de mode. Il est important pour nous d'apporter quelque chose de plus que le jeu, si ce n'est des informations, au moins un ressenti, et une analyse de ce ressenti. Du coup, j'ai tendance à classer ça dans les faiblesses, parce que le format est un peu trop long (20 minutes, ça commence à faire), et les trucs qu'on raconte sont peut être un peu trop nombreux ou trop documentés pour certains. 
Le visuel à base de photo intégrées dans le montage est à la fois une identité visuelle forte, et également une faiblesse pour ceux qui n'adhèrent pas. Et le travail sur le son est clairement le sujet à polémique. Pour l'instant, il est classé dans la catégorie faiblesses, souligné en rouge. Mais on aimerait que les gens s'y fassent, et on travaille sur les prochains numéros, à rendre ça plus sympa, et intelligible. 
Le fait qu'on vise un public de niche, au départ, est aussi une faiblesse. L'émission n'est pas faite pour tout le monde, que ce soit sur le thème abordé à la base, ou dans son rendu final. Enfin, pour parler un peu de technique, une des faiblesses du processus de production de Creepy as Shit, c'est que ça demande plusieurs « couches » de montage. Une écriture, une séance photo, du détourage photo, un enregistrement des voix, un montage et du mixage sonore, une diffusion d'un premier montage avec une projection du jeu en live derrière, et enfin une resynchronisation de tout ça. C'est fastidieux. Surtout en terme de temps.

Quels autres vidéastes sur le thème du jeu vidéo retiennent ton attention ?

Je vais essentiellement citer des vidéastes francophones, puisque c'est d'eux dont je me sens le plus près : Le Nesblog en priorité, parce qu'ils apportent quelque chose, aussi bien au média qu'aux spectateurs de leurs émissions. J'aime énormément le 3615, et Crossed est pour moi la meilleure émission de l'internet francophone actuel. 
Le travail que tu produis est également brillant, et instructif. Surtout depuis que tu as trouvé ta nouvelle formule. Sur l'idée de « j'ai enfin trouvé la formule qui marche », j'aime beaucoup le travail de G-E2, aussi bien sur Myth Boy qui me fait sourire, que sur GDLab, qui m'apprend des choses ou pose des mots sur des notions. J'adore L'Antre du Mea aussi, qui est devenue une émission un peu batarde entre le jeu vidéo et l'encyclopédie. J'apprécie ce que fait Arthur Meurant (aka MaSQuEdePuSTA) également. Il a un ton, une voix, une diction qui m'envoute pas mal, et il va au bout de ses opinions. 
Les seuls Let's Play que je regarde sont ceux de Hooper. Parce qu'il est là depuis hyper longtemps, et que je l'ai découvert presque à ses débuts. Parce que j'aime sa voix. Et parce que c'est un peu le grand frère, ou le papa, dans la façon dont il s'exprime. Sinon, je n'ai pas cité l'équipe du Joueur du Grenier, parce que tout le monde aime le JdG. Ça me paraît évident. C'est juste totalement génial, drôle et techniquement bien au dessus de 90% de ce qu'on voit. J'aime l'idée qu'on se donne du mal pour ne pas se moquer de son public, et ils font ça très bien. Je pourrais ajouter Benzaie, certains billets des Voxmakers...je vais en oublier. Ah oui, et Alexduquebec, juste pour voir ce qu'il ne faut pas faire. 
Pour les anglophones, je regarde PewDiePie de temps en temps. Mais pour le coup, c'est le personnage qu'on regarde, plutôt que le jeu auquel il joue. Enfin, Hey Ash, Watcha Playin' et presque tout ce qui vient de GameTrailers me parle beaucoup. Et Mega64.


Rufio.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire